Afrique
Manifestations au Togo : La CEDEAO Appelle Urgemment au Dialogue

Lomé, Togo / Abuja, Nigéria – Face aux récentes manifestations et aux tensions sociopolitiques grandissantes au Togo, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a lancé un appel pressant à un dialogue urgent. L’organisation régionale exprime sa profonde préoccupation quant à la situation et exhorte toutes les parties prenantes à privilégier la voie de la concertation pour résoudre les différends.
Contexte des Manifestations et Demandes de l’Opposition
Le Togo a été le théâtre de manifestations massives ces dernières semaines. Ces mouvements sont principalement alimentés par l’opposition politique et des organisations de la société civile qui contestent les récentes réformes constitutionnelles. Ces réformes, adoptées par l’Assemblée nationale, ont notamment transformé le régime politique en un système parlementaire et modifié la durée du mandat présidentiel, des points que l’opposition considère comme des tentatives de maintenir le pouvoir. Les manifestants réclament un retour à la Constitution de 1992 et l’organisation d’élections transparentes et inclusives.
L’Appel de la CEDEAO : Une Médiation pour la Stabilité Régionale
La CEDEAO, en tant qu’acteur clé de la stabilité et de l’intégration régionale, suit la situation avec une attention particulière. Son communiqué officiel, publié depuis son siège à Abuja, insiste sur la nécessité impérative pour le gouvernement togolais et l’opposition de s’engager dans un dialogue constructif. L’organisation a souligné que la stabilité du Togo est essentielle pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et que la violence ne peut être une solution.
Des émissaires de la CEDEAO pourraient être dépêchés à Lomé dans les prochains jours pour faciliter les discussions entre les parties. L’objectif est de trouver un consensus qui garantisse la paix civile, le respect des droits de l’homme et la crédibilité du processus électoral à venir.
Implications et Perspectives
Cet appel au dialogue de la CEDEAO met en évidence la complexité des défis politiques auxquels le Togo est confronté. La capacité des acteurs togolais à répondre à cet appel et à s’asseoir autour d’une table de négociation sera déterminante pour l’avenir politique du pays. Une résolution pacifique des tensions est cruciale pour éviter toute escalade de la violence et préserver le processus démocratique. La communauté internationale, y compris l’Union Africaine et les partenaires bilatéraux, observe également la situation de près, espérant une issue favorable à la stabilité et à la démocratie.
La rédaction
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Macron sur la Refondation des Relations avec le Sénégal : Vers un Partenariat Renouvelé

Séville, Espagne – Le président français Emmanuel Macron s’est exprimé sur la nécessité de refonder la relation entre la France et le Sénégal, marquant une volonté de repositionner ce partenariat historique sur des bases plus équilibrées. Cette déclaration intervient dans un contexte de réajustement des liens entre la France et plusieurs nations africaines, notamment celles qui connaissent des transitions politiques ou expriment une volonté d’autonomie accrue.
Une Volonté de Repositionnement Stratégique
La déclaration d’Emmanuel Macron met en lumière une reconnaissance de la part de Paris de l’évolution des dynamiques en Afrique. La France cherche à adapter ses partenariats bilatéraux pour qu’ils soient perçus comme plus justes et mutuellement bénéfiques. Ce repositionnement stratégique est d’autant plus pertinent que le Sénégal, sous l’impulsion de son nouveau président Bassirou Diomaye Faye, a clairement affiché sa volonté de renforcer sa souveraineté et de diversifier ses partenariats.
Les Fondements d’un Nouveau Partenariat
La refondation évoquée par le président français s’articulerait autour de plusieurs axes clés :
- Souveraineté des États : Un respect accru de la souveraineté de chaque nation, garantissant que les décisions et les orientations politiques du Sénégal soient pleinement prises en compte, sans ingérence.
- Intérêts Réciproques : Le partenariat doit être ancré dans des intérêts concrets et partagés par les deux peuples, allant au-delà des liens historiques pour embrasser les défis et opportunités contemporains.
- Coopération Équilibrée : Une relation où les avantages et les responsabilités sont mieux répartis, évitant toute perception de dépendance ou de déséquilibre.
Contexte de Réajustement des Relations Franco-Africaines
Cette prise de parole s’inscrit dans une tendance plus large de la diplomatie française en Afrique. Après des tensions observées avec certains pays du Sahel, la France cherche à renouveler ses approches, en s’adaptant aux nouvelles aspirations des populations et des dirigeants africains. La restitution récente de la station d’émission interarmées de Rufisque au Sénégal en est un exemple concret, symbolisant un désengagement militaire progressif au profit d’une coopération recentrée sur d’autres domaines.
Perspectives d’Avenir pour la Relation Franco-Sénégalaise
La volonté exprimée par Emmanuel Macron ouvre la voie à une nouvelle phase pour la relation entre la France et le Sénégal. L’accent sera mis sur une coopération plus pragmatique, diversifiée et respectueuse, englobant des secteurs tels que l’économie, la culture, l’éducation et la recherche. Le succès de cette refondation dépendra de la capacité des deux pays à traduire ces intentions en actions concrètes et à construire une confiance durable, essentielle pour un partenariat renouvelé et solide.
La rédaction
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Coopération Militaire Franco-Sénégalaise : La Restitution de Rufisque Marque un Tournant Historique

Dakar, Sénégal – Le mardi 1er juillet 2025 restera une date clé dans le réajustement du partenariat entre la France et le Sénégal. La station d’émission interarmées de Rufisque a été officiellement restituée au Sénégal, mettant fin à son utilisation par les Éléments français au Sénégal (EFS) depuis 1960. Ce site, stratégique pour les communications militaires sur la façade atlantique sud, symbolise la volonté commune des deux nations de réaffirmer leur souveraineté et de repositionner leur partenariat sur des bases plus équilibrées et respectueuses des intérêts sénégalais.
Une Décision Conforme aux Engagements Bilatéraux
L’ambassade de France à Dakar a officiellement confirmé cette action dans un communiqué. Il a été précisé que cette restitution est le résultat direct des engagements pris lors de la commission conjointe franco-sénégalaise du 16 mai dernier, en accord avec le traité de coopération militaire signé en 2012. La remise de cette infrastructure est une étape majeure dans la renégociation de la présence militaire française dans la région. Elle symbolise un recentrage de la coopération sur le respect mutuel et la souveraineté territoriale. Cette mise en œuvre s’inscrit également dans un contexte géopolitique changeant, où le Sénégal souhaite afficher sa cohésion nationale par des décisions fortes. La fin progressive de la présence militaire française sur ce site marque une souveraineté retrouvée, tout en maintenant une alliance stratégique avec la France.
Retombées Diplomatiques et Régionales Positives
Cet événement s’inscrit dans un contexte diplomatique marqué par une volonté affichée de renforcer la coopération entre Dakar et Paris. Le lendemain de la restitution, une rencontre à Séville entre le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, et le président français, Emmanuel Macron, a permis de consolider cette dynamique. Lors de cet entretien, les enjeux régionaux et internationaux ont été abordés. Le président Faye a insisté sur l’importance d’un partenariat renouvelé, tandis qu’Emmanuel Macron a évoqué une refonte profonde de la relation bilatérale, ancrée dans les intérêts de chaque peuple et la souveraineté des États. Cette démarche traduit une volonté commune d’établir une coopération plus équilibrée, orientée vers l’avenir.
Un Processus de Repositionnement Global
Depuis mars 2025, plusieurs infrastructures militaires françaises ont été restituées au Sénégal, marquant un processus de désengagement progressif. Les emprises de Maréchal, de Saint-Exupéry et le quartier Contre-Amiral Protet, tous situés à Dakar, ont été évacués selon un calendrier précis. La dernière étape de cette transition militaire doit s’achever d’ici fin juillet, soulignant une ferme volonté de redéfinir la présence française dans le pays. Au-delà de l’aspect sécuritaire, ces mesures reflètent également un désir de renforcer le partenariat économique et diplomatique. En juin 2024, lors d’un sommet à Paris, les deux dirigeants avaient déjà annoncé leur ambition de bâtir une relation basée sur la souveraineté et le respect mutuel, excluant toute dépendance excessive envers l’ancien partenaire.
Un Partenariat Économique en Pleine Croissance
Sur le plan économique, la coopération entre le Sénégal et la France demeure robuste, la France se classant comme le deuxième partenaire commercial du pays. En avril 2025, ses importations représentaient 10,2 % du total, grâce notamment au riz, aux produits raffinés, aux machines et aux métaux. Parallèlement, les exportations sénégalaises ont enregistré une croissance de 14,2 % sur la même période, tirée par le pétrole brut, le poisson et le ciment. Cette dynamique économique met en lumière que, malgré la diminution de la présence militaire française, la relation bilatérale continue de prospérer sur d’autres fronts, notamment le commerce et l’investissement. La balance commerciale témoigne ainsi d’un partenariat qui évolue vers une coopération plus équilibrée, respectueuse des priorités nationales du Sénégal.
Un Avenir Tourné vers la Souveraineté et l’Indépendance
Cette étape majeure à Rufisque confirme l’engagement des deux pays à construire une relation renouvelée, plus équilibrée et orientée vers l’avenir. La fin de la présence militaire française sur ce site stratégique est perçue comme un signe clair de l’affirmation de la souveraineté sénégalaise. Elle traduit également la volonté de la France de moderniser son partenariat avec le Sénégal, en accordant plus d’autonomie à ce dernier tout en maintenant une coopération fructueuse. La transition vers une relation plus égalitaire constitue une réponse aux aspirations nationales de souveraineté, tout en conservant une alliance solide pour faire face aux enjeux régionaux et internationaux. La coopération bilatérale se prépare ainsi à une nouvelle phase, plus respectueuse des intérêts réciproques et visant une collaboration durable.
La rédaction
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Crise pastorale au Sahel : l’interdiction guinéenne de la transhumance met les éleveurs maliens sous pression

Depuis le 2 mai 2025, les portes de la Guinée sont fermées aux troupeaux maliens. Une décision unilatérale de Conakry vient suspendre la transhumance transfrontalière jusqu’en 2026, plongeant des milliers d’éleveurs maliens dans une incertitude totale. Dans le sillage d’un climat de plus en plus aride et d’une pression foncière croissante, cette mesure alimente un climat tendu entre deux pays liés par une longue tradition pastorale.
Des conflits anciens ravivés par une décision brutale
Les accrochages entre agriculteurs guinéens et éleveurs maliens ne datent pas d’hier. Les troupeaux en quête de verdure, souvent perçus comme destructeurs de cultures, sont au cœur de tensions récurrentes. Pour le ministre guinéen Félix Lamah, l’interdiction vise à protéger les espaces pastoraux du pays, déjà fragilisés par la surpopulation bovine et les effets du changement climatique. Mais cette décision, annoncée alors que les troupeaux maliens étaient déjà aux frontières, est vécue comme une trahison de l’accord bilatéral de 2022.
Le Sahel en quête de pâturages : une réalité climatique implacable
Face à une désertification galopante, la transhumance vers le sud guinéen représentait une bouffée d’oxygène pour les éleveurs sahéliens. Lassine Sidibé, éleveur malien, le confirme : « La sécheresse nous a forcés à chercher ailleurs. » Pour Seidina Ousmane Coulibaly, cadre au ministère malien de l’Élevage, cette mobilité n’était pas un luxe, mais une réponse à une crise écologique structurelle. Elle garantissait non seulement la survie des troupeaux, mais aussi la stabilité des communautés rurales.
Entre peur sécuritaire et enjeux identitaires : les raisons guinéennes
Côté guinéen, la décision repose aussi sur des inquiétudes sécuritaires. Certains responsables évoquent le risque d’infiltration de groupes armés, une crainte renforcée par des rumeurs virales. Un message audio diffusé sur les réseaux sociaux, accusant des éleveurs maliens d’être liés à des groupes terroristes, aurait précipité la fermeture des frontières. Selon Mamoudou Abdoulaye Diallo, président de l’Interprofession du bétail et de la viande au Mali (IFBVM), ce message était un montage destiné à semer la peur : « Ce sont des manipulations qui nous mettent tous en danger. »
Une rupture d’accord aux conséquences humaines et économiques lourdes
Le plus grave reste peut-être la forme : aucun préavis officiel. Mamoudou Diallo déplore l’annonce surprise alors que les éleveurs avaient déjà amorcé leur déplacement saisonnier. Les troupeaux massés aux frontières ont été brutalement refoulés, sans coordination, sans solution alternative. Dans certaines zones comme Yanfolila, les refoulements ont viré au chaos. Les conséquences sont multiples : mortalité animale, perte de revenus, tensions intercommunautaires, et fragilisation du tissu rural.
Un appel à une coopération urgente et durable
Ce nouveau blocage de la transhumance révèle une crise plus profonde que la simple gestion des frontières : celle de l’adaptation conjointe des pays du Sahel et de la région côtière face aux bouleversements climatiques et aux dynamiques sécuritaires. Le Mali et la Guinée, liés par l’histoire, n’ont d’autre choix que de renouer un dialogue structurant. La survie du pastoralisme sahélien, pilier économique et social de millions de familles, en dépend.
La rédaction
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Le Maroc ouvre l’Atlantique au Sahel : un projet historique pour refonder les routes africaines du commerce

Rabat, juin 2025 – Une nouvelle ère logistique s’annonce pour le Sahel. Le Maroc a lancé une initiative d’envergure baptisée « Initiative Atlantique », visant à relier les pays enclavés d’Afrique de l’Ouest – notamment le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad – à l’océan Atlantique. Ce projet pourrait transformer les économies sahéliennes et reconfigurer la géopolitique de la région, à l’heure où les alliances traditionnelles sont redessinées.
Une stratégie marocaine au service d’un nouvel équilibre régional
Portée par la vision du Roi Mohammed VI, cette initiative s’inscrit dans une ambition à long terme : positionner le Maroc comme un hub logistique incontournable entre l’Afrique et le monde. En offrant une porte d’accès directe aux marchés mondiaux, ce projet répond à un besoin vital pour les nations sahéliennes, dont le développement est freiné par l’absence d’accès à la mer.
Une dynamique régionale en pleine mutation
Cette démarche s’inscrit dans un contexte marqué par des changements géopolitiques profonds. La transition militaire dans plusieurs pays de l’AES a modifié les équilibres traditionnels, favorisant une diversification des partenariats internationaux. Alors que le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont pris leurs distances avec la CEDEAO et se tournent vers de nouveaux alliés, le Maroc se présente comme une alternative fiable à l’isolement croissant de ces États.
L’Alliance des États du Sahel en quête de souveraineté logistique
Créée en septembre 2023, l’Alliance des États du Sahel (AES) incarne la volonté collective de ces pays de s’affranchir de leur dépendance logistique vis-à-vis des ports de la CEDEAO. Le projet marocain offre une perspective crédible à cette ambition. Il ouvre la voie à une autonomie stratégique dans le domaine du commerce et du transport, essentielle pour renforcer la stabilité économique des États membres.
La sécurité, condition non négociable du succès
Toute avancée logistique est conditionnée par la stabilité sécuritaire. Le Sahel reste confronté à des menaces persistantes : terrorisme, insécurité transfrontalière et réseaux criminels. Le Maroc, en tant que puissance régionale stable, propose un partenariat axé sur la fiabilité et la sécurisation des corridors. Des mécanismes devront être mis en place pour protéger les infrastructures contre les sabotages et garantir la fluidité des échanges.
Un financement colossal, un soutien international attendu
La mise en place de cette chaîne logistique régionale suppose des investissements colossaux. Les premières projections évoquent un coût total proche d’un milliard de dollars. Des partenaires comme les États-Unis, la France ou les institutions financières internationales sont pressentis pour accompagner le financement. Le Maroc, de son côté, investit déjà massivement dans ses infrastructures portuaires et routières pour répondre aux exigences du projet.
Dakhla Atlantique, au cœur de l’ambition logistique marocaine
Élément clé de cette vision, le port en eau profonde de Dakhla Atlantique, actuellement en construction, constituera la porte d’entrée maritime des corridors sahéliens. Sa mise en service, prévue à l’horizon 2028, représente un maillon stratégique. Ce port ultra-moderne doit permettre de réceptionner, stocker et redistribuer les marchandises vers le cœur du continent via des infrastructures routières et ferroviaires adaptées.
Une redéfinition des routes commerciales africaines en marche
L’Initiative Atlantique ne se limite pas à une simple extension logistique. Elle pourrait refaçonner les circuits du commerce régional, renforcer l’intégration continentale et accélérer l’accès des pays enclavés aux chaînes de valeur mondiales. Si elle est menée à bien, cette entreprise ambitieuse pourrait constituer une réponse concrète aux défis structurels de l’Afrique de l’Ouest.
Un projet catalyseur pour le développement régional
En offrant une alternative tangible à l’enclavement, le Maroc ne se contente pas de renforcer sa diplomatie économique : il redéfinit les bases du partenariat africain fondé sur la co-construction, la souveraineté logistique et la sécurité partagée. L’Initiative Atlantique, si elle parvient à surmonter les obstacles sécuritaires et financiers, pourrait devenir l’un des piliers de l’intégration régionale au XXIe siècle.
La rédaction
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Afrique du Sud : L’Alliance Démocratique Se Retire du Dialogue National, Pointant du Doigt la “Perte de Temps et d’Argent”

L’Alliance Démocratique (DA), l’un des principaux partis politiques d’Afrique du Sud, a annoncé son retrait du dialogue national. Les dirigeants du parti estiment que cette initiative, lancée par le président Cyril Ramaphosa, représente une “perte de temps et d’argent”.
Ce dialogue national a été instauré par le président Cyril Ramaphosa dans le but de forger une union nationale. Cette démarche intervient après les élections de l’année dernière, où le Congrès National Africain (ANC) a perdu sa majorité parlementaire pour la première fois en trois décennies. Une situation historique qui contraint désormais l’ANC à partager le pouvoir avec la DA, son principal rival.
Malgré ce retrait du dialogue, John Steenhuisen, le leader de la DA, a clairement indiqué samedi que son parti n’avait pas l’intention de quitter la coalition gouvernementale. Il a toutefois dénoncé une corruption généralisée au sein du gouvernement, une situation qu’il a directement imputée au président Ramaphosa.
Les deux partis, la DA et l’ANC, sont séparés par des divergences idéologiques profondes. Ils se sont affrontés à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée, la DA accusant régulièrement l’ANC d’agir sans consultation appropriée et de prendre des décisions contraires à leurs intérêts communs au sein de la coalition.
La rédaction
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Taux Directeurs en Afrique : Un Levier Stratégique Face à l’Inflation et pour la Stabilité Économique !

Le taux directeur représente un pilier fondamental de la politique monétaire, exercé par les banques centrales pour orienter l’activité économique. Il s’agit concrètement du coût auquel les banques commerciales contractent des emprunts à court terme auprès de l’institution émettrice. Ce taux influence directement des facteurs macroéconomiques cruciaux tels que le coût du crédit, le niveau de l’inflation, la croissance économique et la stabilité financière. En Afrique de l’Ouest et centrale, cet outil revêt une importance stratégique pour la gestion macroéconomique, notamment pour préserver la stabilité des zones monétaires partagées. Son ajustement régulier permet aux banques centrales de s’adapter aux défis économiques spécifiques à chaque pays ou bloc monétaire, tout en servant d’indicateur précieux de la santé économique et de la confiance des investisseurs.
La diversité des taux directeurs en Afrique de l’Ouest et centrale témoigne de stratégies monétaires variées. Par exemple, le Ghana affiche un taux élevé de 28%, tandis que le Nigeria se situe à 27,5%, des chiffres qui reflètent des efforts intenses pour juguler l’inflation et stabiliser les monnaies nationales dans des environnements économiques souvent volatils. La Sierra Leone et la Gambie présentent des taux respectifs de 24% et 17%, contrastant avec la Guinée où le taux est maintenu à seulement 10%, suggérant une politique plus accommodante. Au sein des unions monétaires régionales, les taux sont nettement plus bas : la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale), qui regroupe six pays dont le Cameroun et le Gabon, a un taux de 4,5%, tandis que l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest Africaine), comprenant huit pays dont la Côte d’Ivoire et le Sénégal, applique un taux de 3,25%. Ces disparités soulignent les approches différenciées adoptées pour concilier croissance et stabilité, adaptées aux contextes économiques spécifiques de chaque zone.
Ces taux directeurs ont un impact direct sur la liquidité bancaire et, par extension, sur l’économie régionale. Une augmentation vise à freiner l’inflation en restreignant le crédit, tandis qu’une diminution stimule l’emprunt et l’investissement. Par exemple, en 2024, la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) a relevé son taux à 3,50% pour contrer l’inflation importée et renforcer la compétitivité du franc CFA. Ces ajustements témoignent d’une gestion prudente, visant à maintenir l’attractivité économique tout en maîtrisant les prix. La résilience des zones utilisant le franc CFA, avec une croissance annuelle moyenne de 6% malgré les crises sécuritaires, climatiques et la pandémie de COVID-19, renforce l’argument en faveur de la stabilité monétaire que ces cadres procurent. La coordination des politiques monétaires dans ces régions est cruciale pour soutenir une croissance durable et consolider la confiance des marchés et des investisseurs.
La rédaction
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La Grande Muraille Verte : L’Afrique Relance son Projet Phare pour Combattre la Désertification et Affirmer sa Souveraineté Écologique !

Les onze nations participantes à l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte ont récemment franchi une étape décisive pour redynamiser cette entreprise environnementale emblématique. La 10ème session ministérielle, tenue à Bamako, a été l’occasion de remodeler la stratégie et de consolider la collaboration interétatique. Cette ambitieuse initiative vise à enrayer la désertification, la dégradation des sols et la pauvreté dans le Sahel, en créant une ceinture végétalisée de 8 000 kilomètres de long et 15 kilomètres de large, s’étirant du Sénégal jusqu’à Djibouti. Les discussions à Bamako ont permis de définir de nouvelles orientations pour accélérer la concrétisation de cet objectif continental, face aux défis croissants posés par la sécheresse et la fragilité des écosystèmes locaux.
L’inversion de la dégradation des terres constitue une priorité absolue pour ce projet écologique d’envergure. Le Premier ministre malien, le Général de division Abdoulaye Maïga, a souligné que la Grande Muraille Verte doit transcender son statut de symbole pour devenir un moteur concret de neutralité écologique. La création de cette organisation en 2010 à N’Djamena, sous l’égide de l’Union africaine et de la CEN-SAD, a marqué un tournant dans la lutte contre la désertification sur le continent. Le repositionnement stratégique met l’accent sur la souveraineté écologique et économique, comme l’a rappelé le ministre sénégalais de l’Environnement, Daouda Ngom. Il s’agit de reconnecter les territoires, de développer des filières vertes et d’intégrer les communautés rurales pour renforcer la résilience des nations membres, garantissant ainsi une meilleure sécurité alimentaire et une indépendance économique.
Les délibérations de Bamako ont abouti à l’approbation de documents essentiels pour la gestion et la direction de la Grande Muraille Verte, incluant une stratégie continentale alignée sur les principes de l’Union africaine. Cette stratégie intègre désormais les enjeux de financement, de gouvernance et de ressources humaines. La sélection de Nouakchott comme futur siège permanent de l’Agence est également à l’ordre du jour, visant à renforcer la présence sur le terrain. La désignation d’un nouveau Secrétaire Exécutif est en cours, un rôle clé pour la coordination des actions. La prochaine Conférence des Chefs d’État, prévue en octobre 2025 au Mali, sera un jalon crucial pour valider ces orientations et consolider l’engagement des autorités régionales et internationales, assurant ainsi une mise en œuvre cohérente et une mobilisation durable des parties prenantes pour un avenir plus vert et plus stable au Sahel.
La rédaction
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Accord historique entre la RDC et le Rwanda : un nouveau souffle de paix sous l’égide des États-Unis

Washington, juin 2025 – Après des décennies de violences, de méfiance et de confrontations armées, un tournant décisif vient d’être amorcé en Afrique centrale. La République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont signé ce mercredi un accord de paix historique, sous la médiation active des États-Unis, pour mettre fin à un conflit qui a trop longtemps endeuillé la région des Grands Lacs.
Une cérémonie solennelle à la Maison Blanche
C’est dans le cadre prestigieux de la Maison Blanche, symbole du pouvoir diplomatique américain, que les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais ont paraphé le document. Ce rapprochement inattendu mais salué de toutes parts s’inscrit dans une volonté commune de tourner la page de décennies d’hostilité, au profit d’une paix durable.
Devant une assistance émue, les représentants des deux nations ont échangé une poignée de main lourde de sens : celle de deux ennemis historiques prêts à bâtir un avenir commun.
Désarmement, sécurité et réconciliation au cœur du pacte
L’accord prévoit plusieurs engagements concrets :
- Le désarmement progressif des groupes armés qui sévissent à l’est de la RDC, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
- La mise en place d’un mécanisme bilatéral de surveillance des frontières, afin d’enrayer les incursions et les trafics transfrontaliers.
- Un programme conjoint de réconciliation nationale, incluant le retour sécurisé des réfugiés, la lutte contre les discours haineux et la promotion de la coexistence pacifique.
« C’est un moment que beaucoup d’entre nous n’osaient plus espérer », a déclaré un diplomate américain présent à la cérémonie. « La stabilité de l’Afrique centrale passe par une relation apaisée entre Kinshasa et Kigali. »
Une médiation américaine saluée
L’implication directe de la diplomatie américaine a été déterminante. Après plusieurs mois de pourparlers discrets menés entre Washington, Kinshasa et Kigali, les États-Unis ont su créer les conditions d’un dialogue franc, loin des caméras et des tensions habituelles.
Le président américain s’est félicité de cette avancée, soulignant que « la paix entre la RDC et le Rwanda est un pas immense pour l’avenir du continent africain ». Il a promis un appui technique et financier pour la mise en œuvre des dispositions de l’accord.
Des défis encore nombreux
Si la signature de l’accord représente une étape cruciale, les défis à venir sont considérables. De nombreux groupes armés continuent de faire régner la terreur dans l’est congolais, et la méfiance entre populations reste palpable. Les observateurs appellent donc à la vigilance et à la constance des engagements, pour éviter un retour à la violence.
« Ce n’est pas une fin, mais un commencement », a commenté un analyste régional. « La paix durable dépendra de la capacité des deux États à tenir parole, à panser les plaies et à reconstruire ensemble. »
Un espoir fragile mais réel pour les Grands Lacs
La signature de cet accord entre la RDC et le Rwanda, scellée sous le regard du monde entier, redonne espoir à des millions de citoyens pris en otage par la guerre depuis trop longtemps. Elle ouvre la voie à une nouvelle ère de coopération, de développement et de stabilité dans une région trop souvent oubliée par les grandes puissances.
Le défi désormais est clair : transformer cet acte diplomatique en réalité tangible, au bénéfice des peuples. Un pari audacieux, mais porteur d’espérance.
La rédaction.
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Justice Réparatrice au Cœur du Sommet de l’Union Africaine : L’Afrique Demande Réparation pour les Séquelles Coloniales !

Addis-Abeba a été le théâtre du 38ème sommet ordinaire de l’Union Africaine en février 2025, un rendez-vous crucial pour l’unité et la solidarité du continent. La célébration du 25 mai, marquant l’anniversaire de la fondation de l’Organisation de l’Unité Africaine, a été placée sous le thème poignant : “La justice pour les Africains et les personnes d’origine africaine à travers les réparations“. Ce choix audacieux met en lumière une introspection profonde sur les traumatismes du colonialisme et l’impératif de remédier aux injustices historiques qui ont façonné le continent. De nombreux dirigeants africains, dont le président ghanéen, ont réaffirmé leur engagement fort envers une justice réparatrice, soulignant la responsabilité des anciennes puissances coloniales et l’urgence d’une solidarité accrue pour obtenir réparation des souffrances endurées pendant des siècles.
Les conséquences du colonialisme persistent, se manifestant par des inégalités économiques, sociales et culturelles toujours criantes en Afrique. La revendication de réparations dépasse la simple compensation financière pour englober la reconnaissance pleine et entière des préjudices subis. Le président Mahama a explicitement fustigé les anciennes puissances coloniales européennes, dénonçant leur rôle historique dans l’exploitation et le pillage des ressources africaines. Il a insisté sur le fait que la colonisation a mis en place un système d’oppression qui continue d’entraver le développement du continent, justifiant ainsi des mesures de réparation concrètes. La restitution des biens culturels, l’annulation des dettes jugées illégitimes et des excuses officielles ont été citées comme des actions essentielles pour corriger ces injustices. La solidarité entre les nations africaines dans leur combat contre le néocolonialisme a été mise en avant, renforçant l’appel à une justice réparatrice capable de panser les plaies héritées du passé.
L’unité continentale est perçue comme un levier fondamental pour affirmer la souveraineté des nations africaines face aux ingérences extérieures. Mahama a exhorté l’Afrique à se dresser contre l’hypocrisie des puissances occidentales qui, tout en prônant la démocratie, perpétuent une domination économique et politique sur le continent. L’autonomisation et une intégration africaine forte sont vues comme les remparts contre le néocolonialisme moderne. Son discours a dénoncé les rhétoriques néocoloniales utilisées pour discréditer les aspirations à l’indépendance, faisant écho aux idéaux de figures panafricaines comme Kwame Nkrumah. Le sommet a esquissé une vision d’un avenir africain fondé sur la justice, la souveraineté et une renaissance économique, où la réparation des injustices passées est une étape cruciale. La solidarité panafricaine, la bonne gouvernance et des économies résilientes sont les piliers pour que l’Afrique puisse affirmer sa voix et ses intérêts sur la scène mondiale.
La rédaction
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Présidentielle en Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara vers un quatrième mandat ?

Abidjan, juin 2025 – Le suspense semble mince, mais la scène politique ivoirienne retient son souffle. À 83 ans, le président Alassane Ouattara laisse planer le doute quant à sa participation à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Pourtant, ses partisans n’en doutent plus : pour eux, le choix est clair.
Le RHDP mise sur la continuité
Réunis à Abidjan à l’occasion du deuxième Congrès du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), les cadres du parti au pouvoir ont désigné leur leader historique comme candidat officiel. “Il est l’homme de la stabilité et du développement”, ont-ils scandé, réaffirmant leur attachement à la figure présidentielle. À leurs yeux, Alassane Ouattara demeure le pilier de la Côte d’Ivoire moderne.
Une annonce imminente
Le chef de l’État, qui a pris la parole lors de l’événement, a déclaré avoir “entendu le message” de ses soutiens. Il a promis de se prononcer “dans les prochains jours”, maintenant un semblant de suspense. Cependant, pour de nombreux observateurs, tout semble indiquer une nouvelle candidature, dans la lignée de son mandat actuel entamé en 2020.
Une opposition affaiblie
Cette dynamique s’inscrit dans un contexte politique complexe. Plusieurs figures emblématiques de l’opposition, dont Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, sont écartées de la course pour des motifs juridiques. Le climat pré-électoral se tend ainsi autour des enjeux d’inclusivité et de légitimité du scrutin. Des voix s’élèvent pour dénoncer un processus verrouillé, réduisant les chances d’alternance.
Calendrier électoral serré
Les échéances approchent rapidement : la collecte des parrainages débute le 1er juillet et les dossiers de candidature devront être déposés au plus tard le 26 août. Ce calendrier électoral resserré accentue la pression sur les partis et potentiels candidats, dans un contexte où les jeux politiques semblent de plus en plus figés.
Une candidature qui divise
Si l’annonce d’un quatrième mandat se confirme, elle ne manquera pas de raviver les débats sur la limitation des mandats présidentiels, un sujet sensible dans la région ouest-africaine. Entre partisans louant la stabilité qu’incarne Ouattara et critiques pointant une dérive autoritaire, la Côte d’Ivoire se trouve à un tournant démocratique décisif.
Alors que le pays se prépare à une nouvelle élection majeure, la parole est désormais au président. Son éventuelle candidature pourrait redéfinir les équilibres politiques, dans un contexte marqué par les exclusions, les tensions et les attentes populaires. Le destin politique de la Côte d’Ivoire est suspendu à une décision qui ne saurait tarder.
La rédaction.
Afrique
Côte d’Ivoire : Enjeux, tensions et incertitudes à l’approche de la présidentielle de 2025

À quelques mois de l’échéance électorale, le paysage politique ivoirien est en ébullition. Le président Alassane Ouattara, dont la parole est attendue avec insistance, ne s’est pas encore prononcé sur une possible candidature pour un quatrième mandat. Cette attente alimente les conjectures, exacerbe les tensions et divise l’opinion publique. L’annonce, lorsqu’elle surviendra, pourrait redessiner les équilibres politiques du pays.
Soutien populaire et mobilisation orchestrée
Lors d’un impressionnant rassemblement au stade d’Ebimpé à Abidjan, les partisans du président ont affiché leur ferveur. Drapeaux brandis, slogans entonnés, la foule a réaffirmé son attachement à Alassane Ouattara. Ce dernier, tout en se gardant de confirmer ses intentions, a promis de « réfléchir sérieusement », laissant planer un suspense stratégique. Cette mise en scène, largement relayée, marque une étape clé dans la campagne politique qui s’amorce officieusement.
Une opposition fragilisée par les exclusions
Pendant que le pouvoir galvanise ses soutiens, l’opposition peine à faire entendre sa voix. Plusieurs figures historiques comme Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont été écartées du processus électoral pour des motifs judiciaires controversés. Tidjane Thiam, principal leader de l’opposition, dénonce une « instrumentalisation de la justice » visant à verrouiller le jeu démocratique. Cette situation alimente la méfiance et fragilise la crédibilité du processus électoral.
Le spectre de la violence électorale
L’histoire récente de la Côte d’Ivoire impose la prudence. Les douloureux souvenirs des violences postélectorales de 2010, avec leur cortège de victimes, pèsent sur l’imaginaire collectif. Les appels au calme se multiplient, tandis que les observateurs internationaux s’inquiètent de possibles débordements. Le président Ouattara a assuré que les élections seront « libres et transparentes », mais les garanties institutionnelles restent floues pour une grande partie de la population.
L’enjeu d’une transition démocratique apaisée
La décision d’Alassane Ouattara sur sa candidature est désormais centrale. Une éventuelle confirmation redéfinira les lignes du débat national, tout en cristallisant les oppositions. L’alternative à une nouvelle candidature reste floue, dans un pays où la stabilité politique demeure fragile. Dans tous les cas, l’opposition a déjà prévenu qu’elle usera de tous les moyens légaux pour contester une candidature jugée anticonstitutionnelle.
Une nation à un tournant décisif
La Côte d’Ivoire entre dans une période charnière. L’avenir immédiat dépendra largement des décisions de l’exécutif et de la capacité des institutions à garantir une élection équitable, transparente et inclusive. La communauté nationale comme internationale garde les yeux rivés sur Abidjan, espérant que la démocratie prime sur les calculs partisans.
La rédaction
Afrique
Cybercriminalité en Afrique : l’urgence d’une riposte régionale coordonnée

L’Afrique de l’Ouest et de l’Est fait face à une explosion inquiétante de la cybercriminalité. Escroqueries en ligne, rançongiciels et chantage numérique s’imposent comme les principales formes de criminalité digitale recensées. Plus de 30 % des infractions signalées sont désormais liées à des cyberattaques, selon les dernières données collectées. Malgré les mesures engagées, les tentatives de fraude continuent de croître, mettant à rude épreuve les dispositifs de sécurité informatique encore fragiles dans de nombreux pays.
De nouvelles formes de menaces technologiques
Les experts alertent sur la montée en puissance d’un phénomène émergent : la fraude par intelligence artificielle. Cette évolution technologique, détournée à des fins criminelles, permet d’imiter des voix, usurper des identités ou créer des contenus compromettants de façon automatisée. Cette menace, encore mal encadrée juridiquement, aggrave un contexte déjà saturé d’arnaques en ligne dans des pays comme le Nigeria, le Ghana, le Kenya ou l’Afrique du Sud.
Rançongiciels : des attaques massives contre des cibles stratégiques
Parmi les cybermenaces les plus dévastatrices figurent les rançongiciels. Ces logiciels malveillants verrouillent les données d’utilisateurs ou d’institutions en échange de rançons. Des pays comme l’Afrique du Sud et le Kenya ont recensé respectivement plus de 18 000 et 12 000 incidents récents. Les cibles ne sont plus seulement les particuliers, mais aussi les administrations, les hôpitaux ou les entreprises critiques, exposant des pans entiers de l’économie à la paralysie.
Sextorsion numérique : un drame silencieux mais croissant
Parallèlement, la sextorsion numérique connaît une hausse fulgurante. Des individus sont piégés à travers des contenus intimes et menacés de divulgation publique s’ils ne paient pas des sommes importantes. Cette pratique, largement répandue sur les réseaux sociaux, touche toutes les couches de la population et illustre l’urgence d’adopter des mécanismes de signalement accessibles et efficaces dans chaque pays concerné.
Des systèmes de réponse encore trop limités
Face à cette montée en flèche des cyberattaques, l’Afrique reste désavantagée par l’insuffisance de ses infrastructures de cybersécurité. La rareté de centres d’alerte, le manque de personnel qualifié et l’absence de plateformes de centralisation des plaintes rendent la lutte inégale. Toutefois, des progrès notables sont en cours avec l’harmonisation progressive des lois nationales aux standards internationaux, notamment ceux promus par l’Union africaine et les Nations unies.
Coopération régionale et internationale : une lueur d’espoir
Les campagnes « Serengeti » et « Carton Rouge », pilotées en coordination avec des agences de sécurité mondiales, ont permis l’arrestation de plus de 1 000 cybercriminels et la mise à jour de réseaux entiers d’escrocs. Ces opérations montrent qu’une stratégie commune, combinant veille technologique, actions judiciaires transfrontalières et sensibilisation du public, peut aboutir à des résultats concrets.
Une bataille qui ne peut être menée en solitaire
La cybercriminalité représente aujourd’hui un défi aussi complexe que global. Pour l’Afrique de l’Ouest et de l’Est, il est impératif de renforcer la collaboration entre États, d’outiller les institutions nationales et de protéger les citoyens grâce à une éducation numérique massive. La cybersécurité doit devenir un pilier des politiques publiques de sécurité, de gouvernance et de développement.
La rédaction
Afrique
Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Gbagbo et Thiam scellent une alliance contre l’exclusion politique

Abidjan, juin 2025 – Une nouvelle dynamique d’opposition prend forme en Côte d’Ivoire. Dans un contexte électoral tendu à l’approche de la présidentielle d’octobre prochain, les deux principales figures de l’opposition, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ont décidé d’unir leurs forces. Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont officialisé la création d’un front commun pour la défense de la démocratie et la participation inclusive à l’élection présidentielle.
🛑 Une exclusion jugée arbitraire
Au cœur de cette alliance : la contestation de l’inéligibilité de leurs leaders respectifs. Laurent Gbagbo, ancien président, et Tidjane Thiam, ex-directeur général du Crédit Suisse, se retrouvent écartés de la course électorale. Une décision que leurs partis qualifient de manœuvre politique visant à verrouiller le scrutin au profit du président sortant, Alassane Ouattara.
Depuis l’étranger, Tidjane Thiam a averti dans une déclaration ferme :
« Si ces exclusions injustifiées persistent, le scrutin d’octobre 2025 ne pourra en aucun cas être considéré comme légitime. »
Les deux partis exigent également une réforme en profondeur de la Commission électorale indépendante (CEI), afin de garantir la transparence du processus.
⚖️ Dérive autoritaire ou respect de la légalité ?
De son côté, le gouvernement ivoirien campe sur ses positions. Il affirme que la justice est seule compétente pour trancher les questions d’éligibilité, récusant toute implication politique. Le porte-parole du gouvernement a assuré que les institutions fonctionnent de manière indépendante et que les règles électorales s’appliquent à tous, sans exception.
Mais cette lecture institutionnelle ne convainc pas l’opposition. Laurent Gbagbo, dans un discours prononcé à Abidjan, a dénoncé la volonté du président Alassane Ouattara de briguer un quatrième mandat, qu’il qualifie de « coup de force constitutionnel » et de menace grave contre la démocratie ivoirienne. Il appelle les citoyens à se mobiliser pacifiquement pour exiger une alternance réelle.
🤝 Une alliance inédite à fort potentiel
Le rapprochement entre le PPA-CI et le PDCI, longtemps séparés par des visions politiques divergentes, marque un tournant stratégique dans la vie politique ivoirienne. Ensemble, ils entendent peser sur le rapport de force électoral en mutualisant leurs réseaux, leurs militants et leurs ressources.
Cette coalition inédite s’annonce comme un pôle d’opposition crédible face à l’hégémonie du pouvoir en place. Les deux partis plaident pour un dialogue politique inclusif, seul moyen selon eux d’apaiser les tensions grandissantes et de garantir des élections crédibles.
🕊️ Une élection sous haute tension
À quelques mois du scrutin présidentiel, la Côte d’Ivoire semble à la croisée des chemins. Le spectre d’un scrutin contesté plane, ravivant les souvenirs douloureux des crises électorales passées. La société civile, les leaders religieux et les partenaires internationaux sont appelés à jouer un rôle crucial pour prévenir les dérapages et renforcer la paix sociale.
L’alliance entre Gbagbo et Thiam redessine le paysage politique ivoirien à l’approche d’une élection décisive. Face à une gouvernance qu’ils jugent autocratique, les deux anciens rivaux tendent la main pour bâtir un front uni contre l’exclusion et pour la restauration de la démocratie. Reste à savoir si cette union tiendra face à la machine du pouvoir en place, bien décidée à imposer ses règles.
La rédaction
Afrique
Mort du blogueur Albert Ojwang : Nairobi en colère, la jeunesse kényane se soulève contre la brutalité policière

Une vague d’indignation embrase Nairobi. La mort suspecte du blogueur Albert Ojwang, survenue en détention après une arrestation controversée, rallume les braises d’une contestation profonde contre l’impunité policière et l’opacité des institutions sécuritaires au Kenya.
Une détention fatale, un récit officiel contesté
Le 6 juin, Albert Ojwang, figure montante des réseaux sociaux kényans, était arrêté pour avoir diffusé des « fausses informations » visant le chef adjoint de la police, Eliud Langat. Deux jours plus tard, son corps est retrouvé sans vie au commissariat central de Nairobi. La version livrée par la police — une prétendue chute contre le mur de sa cellule — a été rapidement discréditée par un rapport médical, évoquant des blessures incompatibles avec un simple accident.
La rue gronde : affrontements et colère dans la capitale
Ce 17 juin, la capitale kényane s’est embrasée. Une manifestation pacifique en hommage au blogueur a dégénéré dans le centre-ville. Forces anti-émeutes, gaz lacrymogènes, incendies de motos, blessés par dizaines : la tension est montée d’un cran, révélant une population à bout face aux abus à répétition. Des séquences diffusées par l’agence Associated Press montrent des hommes en civil, lançant des projectiles aux côtés de la police, nourrissant les soupçons d’une infiltration délibérée pour discréditer le mouvement.
Une jeunesse debout contre un système jugé répressif
Le visage de la contestation est jeune. Étudiants, blogueurs, activistes, beaucoup n’en sont pas à leur première descente dans la rue. Parmi eux, Shakira Wafula, militante des droits humains, a interpellé les fauteurs de troubles :
« Nous nous battons pour la justice. Tôt ou tard, ceux qui sabotent nos luttes seront eux aussi victimes. Exigeons une refonte complète de la police. »
Felix Nyadua, autre manifestant, exhorte ses pairs à rompre le silence :
« Si nous ne parlons pas aujourd’hui, personne ne parlera pour nous demain. La peur n’est plus une option. »
Les autorités en retrait, la confiance s’effondre
Le gouvernement, jusqu’ici, n’a pas reconnu de faute dans la gestion de cette affaire. Une enquête est annoncée, mais les précédents ont nourri la défiance. Pour de nombreux observateurs, la mort d’Ojwang cristallise une accumulation de dérives sécuritaires dans un pays où la police est régulièrement accusée d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements et de harcèlements ciblés contre les voix dissidentes.
Vers une mobilisation nationale ?
Les appels à la mobilisation s’intensifient sur les réseaux sociaux, avec des hashtags comme #JusticeForOjwang ou #ReformThePoliceNow. Les organisations de la société civile appellent à des actions coordonnées dans plusieurs grandes villes du pays dans les jours à venir.
Un tournant dans la contestation citoyenne ?
La disparition brutale d’Albert Ojwang pourrait bien marquer un point de bascule dans la conscience collective kényane. Au-delà du drame individuel, elle révèle une fracture grandissante entre les institutions et une jeunesse déterminée à exiger des comptes. La rue ne réclame plus seulement justice pour un homme, mais un changement de cap pour tout un système.
La rédaction.
Afrique
La coopération transfrontalière au cœur des enjeux actuels

Kéniéba, juin 2025 – Et si les frontières, longtemps perçues comme des lignes de séparation, devenaient des espaces d’intégration, de dialogue et de prospérité partagée ? C’est la vision portée par le programme « Renforcement de la résilience des zones frontalières » (RéZo), un ambitieux projet de coopération tripartite entre le Mali, le Sénégal et la Guinée. Objectif affiché : transformer les zones frontalières en bastions de stabilité, d’innovation et d’opportunités durables.
🌍 Une dynamique transfrontalière fondée sur la paix et le progrès
Réunis en atelier stratégique, des responsables administratifs, des représentants des collectivités territoriales, des experts et des acteurs communautaires ont posé les jalons d’une vision commune des territoires frontaliers. Ces zones, souvent négligées, sont pourtant des carrefours humains, culturels et économiques, où les défis se mêlent aux promesses.
« Il ne s’agit plus de penser les frontières comme des barrières, mais comme des lieux de synergie, où la résilience passe par la solidarité et la co-construction », a résumé un représentant local malien.
🌱 L’agriculture durable et l’entrepreneuriat vert comme moteurs
Au cœur des recommandations figure une orientation claire : promouvoir des pratiques agricoles durables, respectueuses des écosystèmes, et booster l’entrepreneuriat vert. Le développement de chaînes de valeur agro-sylvo-pastorales constitue un levier stratégique pour générer des revenus, stabiliser les jeunes ruraux, et protéger l’environnement.
Les participants ont appelé à des investissements ciblés dans la transformation locale, l’accès aux marchés et la création d’emplois verts, notamment pour les femmes et les jeunes, afin de bâtir des économies locales résilientes.
🤝 Des Groupements Locaux de Coopération Transfrontalière (GLCT) à renforcer
Autre pilier du programme : le soutien actif aux GLCT, véritables chevilles ouvrières de la coopération décentralisée. Il s’agit de favoriser la conception de projets concrets, d’harmoniser les réglementations douanières et sanitaires, et de créer des cadres de dialogue pérennes entre les autorités locales des trois pays.
Cette coopération de proximité, en prise directe avec les réalités des populations, pourrait bien changer la donne dans des zones longtemps marginalisées par les politiques nationales.
📊 Un suivi rigoureux pour mesurer et ajuster
Pour éviter l’écueil des projets à effets éphémères, les acteurs ont insisté sur la nécessité d’un suivi-évaluation rigoureux, fondé sur des indicateurs mesurables, évolutifs et transparents. Ce système permettra de corriger les trajectoires, d’optimiser les ressources et de valoriser les résultats tangibles.
« L’apprentissage continu est le socle d’une coopération intelligente. Il faut s’adapter au terrain, pas plaquer des modèles importés », a affirmé un expert guinéen.
👥 Participation communautaire et gouvernance inclusive
Ce qui distingue RéZo, c’est sa volonté de placer les communautés au centre de l’action. L’atelier a permis d’identifier les priorités directement avec les acteurs locaux, garantissant ainsi une appropriation collective et une mise en œuvre ancrée dans les réalités du terrain.
Les élus locaux, les organisations de la société civile, les leaders communautaires et les jeunes ont tous leur mot à dire. Ce modèle participatif s’inscrit dans une logique de gouvernance inclusive, seule garante d’une paix durable.
🔗 Construire des synergies pour un avenir partagé
Les échanges ont révélé une conviction partagée : aucun pays ne peut relever seul les défis complexes des zones frontalières. Il est impératif de mutualiser les efforts, harmoniser les politiques publiques, et renforcer les mécanismes de solidarité interétatique.
« Pour faire des frontières des moteurs de développement, il faut une vision partagée, des actions coordonnées et une confiance mutuelle entre les peuples et les gouvernants », a insisté un participant sénégalais.
Des frontières qui rassemblent plutôt que diviser
En dessinant les contours d’une stratégie commune et intégrée, le programme RéZo incarne une lueur d’espoir dans un Sahel confronté à l’insécurité, aux migrations et aux changements climatiques. À travers cette coopération inédite entre le Mali, le Sénégal et la Guinée, les zones frontalières pourraient bien devenir les nouveaux laboratoires de l’intégration régionale.
Les défis restent immenses, mais la volonté collective et les initiatives concrètes mises en place montrent qu’un autre avenir est possible : celui d’un espace transfrontalier où règnent la paix, la résilience et la prospérité partagée.
La rédaction.
Afrique
Côte d’Ivoire : Manifestations à Abidjan pour la Réinscription de Candidats Exclus – Le PDCI sonne l’alerte démocratique

Abidjan, juin 2025 – Une marée humaine de militants et sympathisants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a déferlé ce week-end dans les rues d’Abidjan. Objectif : exiger la réinscription de plusieurs figures politiques majeures, exclues du processus électoral présidentiel à venir. En ligne de mire, la radiation contestée de Tidjane Thiam, figure montante de l’opposition, mais aussi l’éloignement de poids lourds tels que Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. Une exclusion jugée “arbitraire” par les manifestants, qui dénoncent une manœuvre de neutralisation politique.
Un climat politique sur la corde raide
À mesure que l’échéance électorale se rapproche, la tension monte d’un cran dans le pays. La radiation de candidats emblématiques – sur fond de litiges juridiques, de controverses sur la nationalité ou de condamnations antérieures – ravive les plaies d’un passé électoral douloureux, fait de fractures ethniques et de violences post-électorales. Pour de nombreux Ivoiriens, ces exclusions systématiques dessinent une trajectoire périlleuse pour la stabilité nationale.
Une mobilisation pacifique, mais déterminée
Ce samedi, malgré une pluie battante, les partisans du PDCI ont fait entendre leur voix, brandissant pancartes, drapeaux et slogans dans une ambiance tendue mais sans heurts. Des appels à la justice, à la démocratie, mais aussi à la réforme en profondeur de la Commission Électorale Indépendante (CEI) ont rythmé la manifestation. Certains scandaient : « Pas d’élection sans réintégration ! », mettant en garde contre une éventuelle crise de légitimité du scrutin.
La CEI dans la tourmente
Symbole des critiques, la CEI a été cernée par un important dispositif policier, empêchant les manifestants de s’approcher. Seule une délégation du parti a pu remettre une lettre officielle. De son côté, la CEI campe sur sa position : elle affirme appliquer strictement les textes en vigueur, et réfute toute accusation de partialité. Pourtant, dans l’opinion publique, le soupçon de manœuvres politiques orchestrées au sommet persiste.
Thiam, Gbagbo, Soro : des absences qui interrogent
Pour le secrétaire exécutif du PDCI, l’exclusion de ces personnalités n’est rien d’autre qu’une stratégie pour « verrouiller la compétition » et affaiblir l’alternative politique. Tidjane Thiam, considéré comme un candidat sérieux et rassembleur, se trouve au cœur de cette controverse. Quant à Laurent Gbagbo, figure historique de la scène politique ivoirienne, sa radiation alimente de nouvelles tensions dans son fief. L’éviction de Guillaume Soro, quant à elle, réactive les clivages générationnels et militaires dans le pays.
Une démocratie à l’épreuve
Alors que le président Alassane Ouattara garde le silence sur une éventuelle candidature pour un quatrième mandat, le flou politique s’épaissit, alimentant les spéculations les plus diverses. Dans ce contexte, la société civile, les chancelleries étrangères et les organisations sous-régionales suivent de près la situation, soucieuses de prévenir une escalade.
Un appel à la vigilance citoyenne
La manifestation du 14 juin apparaît comme un tournant dans la mobilisation citoyenne, portant un message clair : sans équité électorale, la paix reste fragile. Le PDCI, à travers cette action, ne revendique pas uniquement des candidatures, mais un espace politique juste, pluraliste et inclusif. Une revendication légitime dans une nation encore marquée par les stigmates de ses crises passées.
La balle est désormais dans le camp des institutions, appelées à jouer pleinement leur rôle de garantes de la démocratie.
La rédaction.
Afrique
Développement Durable en Afrique de l’Ouest : Les BOAD Development Days Axent sur l’Énergie et l’Agriculture !

Les BOAD Development Days, une initiative majeure en cours à Lomé, mettent en lumière des enjeux cruciaux pour les nations de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Cette première édition se concentre spécifiquement sur le financement de la transition énergétique et le renforcement de l’agriculture durable. Ces discussions revêtent une importance capitale pour bâtir un avenir résilient et autonome dans une région confrontée à de multiples défis.
Les pays ouest-africains doivent faire face à des pressions externes, des conflits sécuritaires et des défis majeurs en matière de sécurité alimentaire. Les experts sur place soulignent l’impératif d’un accès universel à l’énergie, jugé indispensable pour stimuler l’industrialisation et générer des emplois décents pour les jeunes. La résolution de ces problématiques complexes exige des solutions novatrices et un engagement politique inébranlable. Le ministre togolais de l’Économie et des Finances insiste sur la nécessité d’une collaboration étroite entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile, afin de créer un espace de dialogue constructif propice à l’innovation collective.
L’agro-industrie est identifiée comme un levier fondamental pour garantir la souveraineté alimentaire de la région. Une approche holistique est préconisée pour maximiser le potentiel agricole tout en assurant un développement respectueux de l’environnement. Le président de la BOAD met en avant l’urgence d’identifier des mécanismes de financement adaptés à la transition énergétique, exhortant les institutions financières à jouer un rôle moteur dans la promotion de projets dynamiques. Pour un avenir prometteur, l’ancien Premier ministre béninois a évoqué l’urgence de réformer les pratiques de crédit pour mieux intégrer le secteur privé, permettant aux pays africains de capitaliser sur leurs atouts économiques et de saisir les opportunités émergentes.
La rédaction
Afrique
Nigeria : 26 ans de démocratie sous tension, entre célébration et colère populaire

Lagos, 12 juin 2025 – Le Nigeria a célébré ce jeudi les 26 ans de démocratie ininterrompue, un jalon historique pour la première puissance économique d’Afrique. Mais au lieu des festivités triomphantes, c’est la rue qui a parlé, donnant à cette journée un ton amer. À Lagos, Abuja et dans plusieurs autres villes, des citoyens ont manifesté pour dénoncer la cherté de la vie, la répression et la trahison des promesses démocratiques.
Des casseroles vides en guise de slogans
« Nos casseroles sont vides, l’électricité est devenue un luxe, le transport est hors de prix. Nous avons faim, et le gouvernement doit le savoir », lance Osugba Blessing, une manifestante pro-démocratie rencontrée à Lagos. Son cri, relayé par des centaines d’autres, illustre un ras-le-bol généralisé face à une crise économique qui étrangle les foyers.
Malgré l’encadrement musclé des forces de l’ordre, les manifestants ont tenu à exprimer leur colère, sous l’œil méfiant d’une police régulièrement accusée de brutalité et de répression.
Une démocratie survivante ou sous perfusion ?
Pour Kingsley Yadiale, également mobilisé dans la capitale économique, il ne faut pas se leurrer :
« Ce n’est pas la démocratie qui nous a protégés, c’est notre patience. Si la démocratie tient encore debout, c’est parce que les Nigérians sont pacifiques. Le gouvernement, lui, utilise la police pour étouffer les voix dissidentes. »
La journée du 12 juin, instituée en mémoire de l’élection présidentielle historique du 12 juin 1993, censée porter Moshood Abiola au pouvoir, est restée un symbole douloureux. Ce scrutin, jugé le plus transparent de l’histoire nigériane, avait été annulé par le général Ibrahim Babangida, plongeant le pays dans une nouvelle ère d’instabilité militaire.
Une démocratie à reconstruire ?
Pour de nombreux observateurs, la démocratie nigériane, bien qu’en apparence consolidée, reste profondément dévoyée. Libertés bafouées, institutions fragilisées, pouvoir judiciaire contesté : le constat est sans appel pour Hassan Taiwo Soweto, militant et figure du mouvement #EndBadGovernance.
« Il n’y a pas de véritable démocratie au Nigeria. Depuis 26 ans, aucun régime n’a véritablement garanti les libertés fondamentales. Tous ont contribué à l’affaiblissement des institutions, qu’il s’agisse du législatif ou du judiciaire. »
Dans un pays qui se veut leader régional, cette autocritique profonde traduit la frustration d’une jeunesse consciente, connectée, et de plus en plus exigeante.
Démocratie en chantier, peuple en éveil
Le 12 juin ne se limite plus à une commémoration symbolique : il devient une tribune pour les sans-voix, un baromètre du désenchantement populaire. Les Nigérians, loin d’être dupes, exigent des actes concrets : transparence, justice sociale, lutte contre la corruption, et surtout une gouvernance qui place enfin l’humain au centre.
Dans les rues de Lagos et d’Abuja, une certitude se dessine : la démocratie ne se décrète pas, elle se construit – et les Nigérians entendent bien en être les architectes.
La rédaction
Afrique
Coopération AES–Chine : vers un partenariat souverain, stratégique et durable

Du 10 au 12 juin 2025, Changsha, capitale économique du centre de la Chine, accueille une rencontre diplomatique de haut niveau qui pourrait marquer un tournant décisif dans les relations entre l’Afrique sahélienne et Pékin. La Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, y participe avec une ambition claire : construire un partenariat souverain, équitable et durable avec la Chine.
Une diplomatie active pour une Afrique maîtresse de ses choix
Présidée par le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, cette réunion ministérielle de suivi du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) s’inscrit dans une dynamique de redéfinition des équilibres internationaux. Elle vise à faire le point sur les engagements pris lors des précédentes éditions, tout en projetant une nouvelle vision du partenariat Sud-Sud, respectueuse de la souveraineté des États et orientée vers le développement.
À la tête de la délégation de l’AES, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, accompagné de l’ambassadrice Fatou Binta Diop, a affiché une volonté ferme de hisser la coopération sino-sahélienne à un niveau stratégique. À ses côtés, les délégations du Burkina Faso et du Niger ont réaffirmé leur adhésion à une coopération fondée sur l’équité, l’efficacité et le refus de toute ingérence.
« Nous voulons une coopération mutuellement bénéfique, capable de répondre aux besoins concrets de nos peuples », a déclaré Abdoulaye Diop lors de sa prise de parole.
Pékin, nouvel allié du développement sahélien ?
Pour Karamoko Jean Marie Traoré, ministre burkinabè des Affaires étrangères, cette rencontre « constitue une opportunité majeure pour consolider les projets structurants lancés depuis 2024 », en particulier dans les secteurs clés de l’agriculture, de l’industrie et de l’action humanitaire. Une coopération qui s’inscrit dans la droite ligne de la vision souverainiste portée par le Président du Faso, Ibrahim Traoré.
Dans ce partenariat renouvelé, il ne s’agit plus d’assistance à sens unique, mais bien d’une relation d’égaux, articulée autour des priorités définies par les États sahéliens eux-mêmes. Le positionnement de l’AES traduit une volonté de diversification de ses partenariats internationaux, en rupture avec les schémas de dépendance hérités de la colonisation et du néocolonialisme.
Un cadre économique prometteur : l’Exposition sino-africaine
La réunion diplomatique se tient parallèlement à la 4ᵉ Exposition économique et commerciale sino-africaine, un événement de grande envergure qui réunit investisseurs, entrepreneurs et décideurs du continent. Pour les pays de l’AES, cette exposition est l’occasion de présenter leurs potentialités, attirer des investissements directs et explorer de nouveaux marchés, notamment dans les domaines de l’agro-industrie, de l’énergie et des infrastructures.
Pékin, de son côté, voit dans l’AES un bloc émergent stratégique, au cœur des enjeux sécuritaires et économiques du Sahel. En soutenant le développement de ces pays à travers une approche de partenariat gagnant-gagnant, la Chine renforce son influence en Afrique tout en s’inscrivant dans un cadre coopératif respectueux des aspirations souveraines.
Une nouvelle ère pour l’AES
Cette présence remarquée à Changsha s’inscrit dans la ligne politique assumée par les pays de l’AES : défendre leur souveraineté, bâtir des partenariats équilibrés et refuser toute tutelle étrangère. Après avoir rompu avec certaines alliances jugées déséquilibrées, les États du Sahel cherchent à réorienter leur diplomatie vers des pôles d’influence plus respectueux de leur dignité et de leurs priorités.
La Confédération se positionne ainsi comme une force collective émergente, capable de parler d’une seule voix sur la scène internationale. Le partenariat avec la Chine pourrait ouvrir une nouvelle ère, non seulement pour l’AES, mais aussi pour une Afrique qui veut enfin marcher sur ses deux jambes — entre indépendance politique et développement endogène.
Une diplomatie de conviction au service de la souveraineté
La participation active de l’AES à cette réunion du FOCAC illustre une diplomatie assumée, offensive et pragmatique, au service des intérêts des peuples sahéliens. Dans un monde multipolaire en pleine recomposition, le Mali, le Burkina Faso et le Niger tracent leur propre voie, en quête d’alliances sincères et solidaires.
La rédaction
Afrique
Enseignement Supérieur dans l’Espace AES : Vers une Renaissance Académique au Sahel

Bamako, 12-13 juin 2025 – L’éducation au cœur de la souveraineté. À l’heure où le Sahel cherche à reconstruire son avenir sur des bases solides, le ministre malien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Bouréma Kansaye, a présidé une conférence stratégique à Bamako, réunissant les têtes pensantes des universités et centres de recherche de la Confédération des États du Sahel (AES). Deux jours d’intenses réflexions pour jeter les fondations d’un système universitaire commun, cohérent et adapté aux réalités locales.
Unir les intelligences, repenser la transmission
Face à un système universitaire en crise, saturé d’étudiants et orphelin de moyens adaptés, le mot d’ordre est clair : solidarité régionale et vision stratégique. Les délégations du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont dressé un constat lucide : pénurie d’enseignants qualifiés, inadéquation des formations avec le marché de l’emploi, déficit en infrastructures, et un niveau de qualification encore trop faible chez les diplômés. Un mal commun, mais aussi une opportunité partagée.
“L’heure est venue de bâtir un espace éducatif sahélien à la mesure de nos ambitions collectives”, a déclaré Bouréma Kansaye, soulignant que l’éducation est une arme pacifique contre le terrorisme, l’obscurantisme et la désintégration sociale.
L’université comme rempart contre l’extrémisme
L’un des moments forts de cette conférence a été l’intervention du Recteur Paul Traoré, qui a posé une question aussi simple que fondamentale : “Pourquoi tant de jeunes tombent-ils dans les griffes de l’extrémisme ?”. Sa réponse, sans détour : le vide éducatif. Il a rappelé que de nombreuses recrues des groupes armés n’avaient jamais franchi les portes d’un amphithéâtre.
Ainsi, former la conscience nationale n’est plus une option, mais une urgence stratégique. L’enseignement supérieur ne doit plus se limiter à délivrer des diplômes, mais à transmettre des valeurs, éveiller des esprits critiques, et forger des citoyens debout.
Vers des pôles d’excellence africains
La conférence a aussi jeté les bases de pôles d’excellence inter-étatiques, dans les sciences humaines, l’innovation technologique et les savoirs traditionnels. Ces pôles ne seront pas de simples vitrines. Ils incarneront la mutualisation des ressources, tant humaines que matérielles, entre les pays de l’AES.
La création de programmes conjoints, de mobilité académique régionale, et de plateformes de recherche partagée a été largement saluée. Il s’agit de faire émerger un écosystème universitaire sahélien, capable non seulement de répondre aux défis actuels, mais surtout d’anticiper ceux de demain.
Perspectives : une diplomatie universitaire en gestation
Au-delà de la technique, cette rencontre marque un tournant politique. L’AES ne se contente plus d’une coopération militaire ou sécuritaire : elle investit l’intelligence. Le projet d’une Confédération académique est désormais en marche. Il s’inscrit dans une logique de souveraineté intellectuelle, d’enracinement culturel et de diplomatie éducative.
L’ambition est immense : former une nouvelle élite sahélienne, ancrée dans ses réalités, mais connectée aux enjeux du monde contemporain. Une élite qui ne se contentera pas de gérer, mais qui transformera les sociétés.
L’école comme matrice du renouveau sahélien
La conférence de Bamako n’a pas été une simple rencontre académique. Elle a été une déclaration de guerre contre l’ignorance, l’isolement et la dépendance. En réaffirmant l’enseignement supérieur comme levier de souveraineté et de paix, les pays de l’AES tracent un chemin audacieux vers l’émancipation.
Car, comme le disait Cheikh Anta Diop, “la formation d’un homme, c’est la formation d’une nation”. Et au Sahel, cette nation renaît d’abord par la force de ses idées.
La rédaction.
Afrique
Unité et Résilience au Sahel : l’AES trace les contours d’une Confédération élargie

Bamako, Ouagadougou, Niamey – Le 9 juin 2025, un moment fort a marqué l’histoire du Sahel : l’hymne de la Confédération des États du Sahel (AES) a retenti simultanément dans les capitales du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Cette cérémonie coordonnée a symbolisé bien plus qu’une alliance politique – elle a cristallisé une volonté régionale d’unité, de souveraineté et de destin commun face aux turbulences extérieures.
Une résistance active face aux ingérences extérieures
Le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabè, a dénoncé sans détour les tentatives impérialistes d’influence et de division. Selon lui, des pressions constantes cherchent à semer la discorde au sein de l’AES, en isolant l’un pour affaiblir l’ensemble. « Chaque jour apporte son lot de manœuvres pour nous opposer les uns aux autres », a-t-il souligné. Cette situation exige une vigilance collective et une volonté inébranlable de préserver l’intégrité de l’union.
Un appel puissant à la cohésion régionale
« S’unir est difficile, mais essentiel », a martelé le capitaine Traoré, soulignant les défis historiques de l’unité africaine. Dans un contexte de fractures géopolitiques et d’instabilités orchestrées, l’AES se positionne comme un rempart contre la fragmentation du continent. L’heure n’est plus à la nostalgie, mais à la construction d’un avenir enraciné dans la solidarité, la dignité et la complémentarité entre peuples frères.
Le Sahel, une terre de ressources et de potentialités
Le président burkinabè a aussi rappelé que le Sahel regorge de richesses inexploitées, de terres fertiles, de ressources minières et d’une jeunesse dynamique. Face à cela, l’appel est clair : transformer cette abondance en puissance économique, par une coopération régionale accrue, une valorisation locale des matières premières et un renversement des rapports de dépendance hérités du passé.
L’hymne de l’AES, un symbole fédérateur
À Bamako, le Premier ministre malien Abdoulaye Maïga a souligné la charge émotionnelle et politique que représente l’hymne de l’AES. Il ne s’agit pas d’un simple chant officiel, mais d’un cri d’unité, de résistance et d’espérance. Chaque citoyen qui l’entonne devient, selon ses mots, un soldat pacifique de la Confédération, porteur d’une identité collective enracinée dans la souveraineté et la fierté sahélienne.
Une jeunesse formée à l’esprit de la Confédération
Dans une démarche résolument tournée vers l’avenir, l’intégration de l’hymne de l’AES dans les programmes scolaires a été annoncée. Objectif : forger dès le plus jeune âge une conscience citoyenne panafricaine, capable de transcender les frontières héritées de la colonisation. Les élèves grandiront ainsi avec un sentiment d’appartenance fort à la Confédération, consolidant les bases culturelles et idéologiques de cette nouvelle construction politique.
Bâtir ensemble l’autonomie sahélienne
La dynamique engagée par l’AES révèle un souffle inédit d’unité et d’autodétermination dans une région longtemps marquée par les crises. En faisant de l’identité sahélienne une force mobilisatrice, les États membres tracent la voie d’une souveraineté active, d’un développement fondé sur les ressources locales et d’une diplomatie de partenariat équitable.
Au cœur de cette ambition, la mobilisation des citoyens reste essentielle. Car la Confédération ne se décrète pas uniquement dans les sommets, elle se vit chaque jour, dans les écoles, dans les champs, sur les marchés et dans les cœurs.
La rédaction.
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